Exposition « Casablanca Imaginiste » : quand Abdelkrim Ghattas réinvente la ville en utopie Bauhaus et hard-heart

Dans sa dernière exposition, Abdelkrim Ghattas, un habitant de Casablanca âgé de 80 ans, présente une vision unique de sa ville, mêlant l'influence de Bauhaus au caractère dur et intense de Casablanca. Intitulée "Casablanca Imaginiste", cette exposition met en avant des œuvres qui reflètent une révolte artistique contre l'ordinaire. En explorant des thèmes tels que la folie, la rébellion et l'héritage culturel marocain, Ghattas dépeint un tableau coloré et passionné de la ville. Cette exposition est un hommage vibrant à l'art vibrant et provocateur.

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Oh, Casablanca ! Cette ville pleine de vie et d'énergie, entre ses bâtiments anciens et ses immeubles modernes tournés vers Casa Anfa. Abdelkrim Ghattas, un artiste renommé au Maroc, la redéfinit avec son exposition solo "Casablanca Imaginiste" à la Loft Art Gallery. Ce n'est pas simplement une représentation moderniste de la ville, mais plutôt une exploration de la façon dont la mémoire personnelle se mêle à l'évolution constante de la ville.

Ghattas, un des élèves agitateurs de l'École des Beaux-Arts de Casablanca en 1969, influencé par Farid Belkahia, Melehi et Chabâa, présente ses toiles comme des œuvres lyriques explosives : abstraction hard-edge, lignes épurées, couleurs ultra-dynamiques. Ses peintures évoquent le port, un lieu important pour son père en quête de trésors ; le métier à tisser de sa tante, donnant à la toile un rythme hypnotique dicté par le textile ; et les ateliers d'orfèvrerie et de tapis de l'École, qui ont su insuffler du sang artisanal dans le modernisme en rejetant les conventions académiques.

Son approche est caractérisée par une radicalité joyeuse, presque révolutionnaire. Pas de simple imitation ici : Ghattas explore Casablanca non pas en tant qu'arpenteur froid, mais en tant que créateur de cartes des profondeurs émotionnelles. Il conçoit la ville comme une matrice, reliant par exemple le quartier Derb Sultan à une vision utopique Bauhaus à travers un tramway spectral – une interprétation revisitée et maghrébine du spectre pictural, où les formes géométriques se mêlent aux mouvements populaires et où divers plans urbains se superposent en une multiplication d'espaces-temps.

Après avoir étudié aux Beaux-Arts à Paris de 1968 à 1972, il est revenu pour partager son savoir et réaliser des fresques dans des villes telles qu'Asilah, Agadir et Salé. Cependant, malgré ses efforts, c'est toujours son style abstrait-figuratif spontané qui le caractérise : un mélange d'élan inattendu et d'impulsion colorée qui rappelle l'accord flamenco sur fond de jazz discordant.

Dur, vous pensez ? Pour lui, c'est du dur comme le coeur : une défense passionnée du patrimoine marocain, arabe et africain, en confrontation intense avec l'international. Yasmine Berrada, maîtresse des lieux, affirme haut et fort : "Ghattas représente l'esprit de Casablanca, liant l'art et la vie, la toile et la ville". Et Maud Houssais, commissaire de l'exposition, ajoute : "ces peintures dépassent les limites des cadres, refusant d'être enfermées, tout comme la ville elle-même qui est en pleine effervescence et se réinvente constamment".

Casablanca Imaginiste présente des créations artistiques qui évoquent des rythmes portuaires, des textures textiles vibrantes, et des plans entrelacés qui rappellent des artères urbaines. Au lieu de simplement raconter des histoires, ces œuvres laissent une empreinte durable. Elles offrent une réinterprétation émotionnelle, mêlant mémoire et modernité, avec des éléments personnels (comme des souvenirs autobiographiques qui transparaissent dans les coups de pinceau) qui interpellent des questions plus universelles (notamment une forme d'abstraction qui interroge les pionniers arabes et africains).

Ghattas, qui a un caractère sociable et modeste comme un artisan expérimenté, utilise la peinture comme moyen de s'engager politiquement : il cherche à redonner de la valeur à une modernité enracinée dans la culture marocaine, loin des influences culturelles fades et peu originales.

Donc, si vous êtes à Casablanca, allez-y : c'est une chance de voir la ville blanche se transformer en un tourbillon rebelle. Et Ghattas ? Il démontre qu'à 80 ans, on peut encore peindre comme un enfant qui crée un monde. Respect à lui, maestro.

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