L'exposition "Casablanca Imaginiste" à Casablanca, met en valeur une ville influencée par le style Bauhaus et ayant un caractère très dur, selon les dires d'Abdelkrim Ghattas, un habitant de la médina depuis 1945. Cette exposition présente une vision furieuse de Dar El Beïda, mettant en avant des œuvres au style "hard-edge" qui dépeignent la vie quotidienne de la ville avec des éléments artistiques et rebelles. L'art présenté ici est un mélange explosif de cultures arabes et africaines, mêlant l'intime au collectif et offrant un aperçu tranchant et torride de la scène artistique locale.
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Oh, la ville de Casablanca ! Elle pulse tel un cœur sous l'emprise des amphétamines, avec ses maisons délabrées et ses gratte-ciel qui pointent du côté de Casa Anfa. Abdelkrim Ghattas, un artiste peintre marocain renommé, la transforme en une utopie colorée. Son exposition solo "Casablanca Imaginiste" à la Loft Art Gallery (du 9 octobre au 8 novembre) va au-delà d'une simple vision moderniste de la ville, en tissant un lien entre mémoire personnelle et évolution constante de l'environnement urbain.
Ghattas, un artiste provocateur de l'École des Beaux-Arts de Casablanca, fait vibrer ses toiles avec passion : des formes abstraites, des lignes épurées, des couleurs dynamiques. Ses inspirations viennent du port, où son père cherchait des trésors; du métier à tisser de sa tante, qui donne à ses œuvres un rythme hypnotique; et des ateliers d'orfèvrerie et de tapis à l'École, qui injectaient de l'artisanat dans le modernisme en écartant les conventions académiques.
Son approche est caractérisée par une radicalité joyeuse et presque révolutionnaire. On ne retrouve pas ici de simple mimétisme, Ghattas ne cartographie pas Casablanca de manière froide et impersonnelle, mais plutôt en tant que cartographe des sentiments les plus profonds. La ville devient une sorte de matrice, avec le tramway reliant Derb Sultan à une utopie inspirée du Bauhaus. C'est une réinterprétation maghrébine de ce spectre pictural, où les formes géométriques entrent en fusion avec les traditions populaires, et où les plans urbains se superposent pour créer des espaces-temps multiples.
Après avoir séjourné à Paris aux Beaux-Arts de 1968 à 1972, son retour lui a permis d'enseigner et de réaliser des fresques à Asilah, Agadir, Salé, où son style abstrait-figuratif spontané est toujours présent. Son art est caractérisé par des mouvements imprévisibles et des impulsions colorées qui rappellent un accord de guitare flamenco sur fond de jazz chaotique.
Dur, dites-vous ? Pour lui, c'est de la détermination sans faille : une défense passionnée du patrimoine marocain, arabe et africain, en dialogue intense avec l'international. Yasmine Berrada, propriétaire des lieux, le proclame ouvertement : "Ghattas représente l'esprit de Casablanca, liant l'art et la vie, la toile et la ville". Et Maud Houssais, commissaire de l'exposition, ajoute : "ces peintures dépassent les limites des cadres, refusant d'être enfermées, tout comme la ville elle-même qui est en ébullition et se réinvente constamment".
Dans Casablanca Imaginiste, les créations artistiques ne narrent pas d'histoires mais plutôt imprègnent de leur présence. Elles offrent une interprétation personnelle, oscillant entre nostalgie et contemporanéité, où les éléments intimes se mêlent aux abstractions interrogeant les figures pionnières du monde arabe et africain.
Ghattas, qui a un caractère sociable et humble tel un artisan expérimenté, utilise la peinture comme un moyen de revendication politique : il cherche à mettre en valeur une modernité qui puise ses racines dans la culture marocaine, loin des influences culturelles fades importées.
Alors, si vous êtes à Casablanca, n'hésitez pas : c'est le moment idéal pour voir la ville blanche se transformer en un kaléidoscope rebelle. Et que dire de Ghattas ? A 80 ans, il démontre qu'on peut encore peindre comme un enfant qui crée tout un monde. Bravo à lui.
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