Abdelkrim Ghattas, âgé de 80 ans et originaire de Casablanca, a transformé la ville en une utopie bauhausienne furieuse. Son exposition "Casablanca Imaginiste" au Loft jusqu'au 8 novembre présente des œuvres au style hard-edge qui capturent l'essence de la ville. Les influences arabes-africaines se mêlent dans un mélange artistique intense et audacieux, loin d'être un simple hommage. Cette exposition est une exploration chromatique, tranchante et passionnée de l'art contemporain.
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Ah, Casablanca ! Cette ville vibrant d'énergie et de mouvement, avec ses vieux bâtiments délabrés et ses immeubles modernes tournés vers Casa Anfa. Abdelkrim Ghattas, un artiste marocain renommé, la transforme en un monde de couleurs et d'imagination. Son exposition solo "Casablanca Imaginiste" à la Loft Art Gallery (du 9 octobre au 8 novembre) ne se contente pas d'être une simple représentation moderniste de la ville, mais plutôt une exploration psychogéographique qui entrelace souvenirs personnels et évolution constante de la ville.
Ghattas, un des artistes perturbateurs de l'École des Beaux-Arts de Casablanca en 1969, influencé par Farid Belkahia et ses collègues rebelles tels que Melehi ou Chabâa, crée des œuvres qui explosent comme des bombes lyriques : des compositions abstraites hard-edge, des lignes épurées et des couleurs ultra-dynamiques. Ses peintures évoquent le port, où son père cherchait des trésors, le métier à tisser de sa tante qui donne un rythme hypnotique à la toile comme si le textile dictait le mouvement de la brosse, et les ateliers d'orfèvrerie et de tapis de l'École des Beaux-Arts qui se démarquaient des conventions académiques pour insuffler du savoir-faire artisanal dans le modernisme.
Son approche est marquée par une radicalité joyeuse et quasi-insurrectionnelle. Elle ne cherche pas à imiter de manière lisse : Ghattas explore Casablanca non pas comme un géomètre rigide, mais comme un cartographe des émotions profondes. Pour elle, la ville devient une sorte de matrice où un tramway spectral relie par exemple Derb Sultan à une utopie Bauhaus réinventée à la manière maghrébine. C'est un spectacle artistique revisité où les formes géométriques s'entremêlent aux mouvements populaires, et les plans urbains se superposent pour créer des espaces-temps multiples.
Après avoir été inspiré par son séjour aux Beaux-Arts de Paris (1968-1972), il est rentré pour enseigner et embellir les murs de villes comme Asilah, Agadir et Salé. Cependant, c'est toujours sa tendance à l'abstraction-figurative spontanée qui le caractérise : un mouvement imprévisible, une impulsion qui fait ressortir la couleur de manière abrupte, tout comme un accord de guitare flamenco sur fond de jazz tumultueux.
Dur et intraitable, vous dites ? Pour lui, c'est du dur et déterminé : une défense passionnée du patrimoine marocain, arabe et africain, en discussion animée avec la scène internationale. Yasmine Berrada, propriétaire des lieux, le souligne avec force : "Ghattas représente l'esprit de Casablanca, liant l'art et la vie, la toile et la ville". Et Maud Houssais, commissaire de l'exposition, renchérit : "ces peintures dépassent les limites des cadres, refusant l'enfermement, tout comme la ville elle-même qui est en ébullition et se réinvente constamment".
Dans Casablanca Imaginiste, les créations artistiques sont animées par des motifs répétés, des tissus vibrants et des plans qui se croisent comme des rues urbaines. Elles ne racontent pas d'histoires, mais elles laissent une empreinte forte. C'est une interprétation sensible qui mêle passé et présent, où les détails personnels (issus de l'autobiographie) rencontrent des concepts abstraits qui interrogent les pionniers arabes et africains.
Ghattas, chaleureux et humble comme un artisan expérimenté, utilise la peinture comme moyen politique pour mettre en valeur une modernité enracinée dans la culture marocaine, loin des influences culturelles fade.
Si vous êtes à Casablanca, ne manquez pas cette opportunité de voir la ville se transformer en un kaléidoscope rebelle. Quant à Ghattas, il démontre qu'à 80 ans, on peut toujours peindre avec la même créativité et l'émerveillement d'un enfant. Bravo à lui.
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