Le journal La Vie éco rapporte que la ville de Tanger a lancé la Stratégie nationale pour la conservation des rapaces. Ce plan vise à réduire et prévenir les risques de mortalité des rapaces dus aux infrastructures énergétiques, à renforcer la protection de leurs habitats naturels et à améliorer leur disponibilité alimentaire.
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L'UICN et l'ANEF ont présenté à Tanger la première Stratégie nationale pour la protection des oiseaux de proie pour la période 2024-2034, une initiative inédite dans la région.
Déployée lors de la Foire ornithologique de Jbel Moussa, un événement important pour les passionnés d'ornithologie dans le nord du Maroc, se déroulant du 5 au 7 septembre, cette stratégie vise douze espèces de rapaces, qu'ils soient migrateurs ou résidents. Parmi ces espèces figurent le gypaète barbu, le vautour percnoptère, l'aigle de Bonelli, l'aigle royal et le vautour fauve, ce dernier étant récemment revenu après quarante ans d'absence pour nicher au Maroc. Selon un communiqué de l'UICN, cette stratégie marque un tournant important dans la protection de ces espèces emblématiques.
Cette stratégie a été élaborée grâce à la collaboration de plusieurs départements, institutions scientifiques, ONG et acteurs locaux afin d'arrêter la diminution des populations des espèces visées.
En mettant en place son plan d'action, l'organisation vise à réduire et à prévenir les risques de mortalité des rapaces causés par les infrastructures énergétiques. Elle cherche également à renforcer la protection de leurs habitats naturels, à améliorer la disponibilité de la nourriture, ainsi qu'à intensifier les recherches et le suivi des rapaces. De plus, la création d'un réseau de centres de soins pour les rapaces permettrait de réhabiliter et de réintroduire dans la nature les spécimens affaiblis.
En plus des objectifs quantitatifs fixés, la Stratégie affiche un objectif ambitieux: d'ici 2034, les rapaces nicheurs au Maroc seront mieux préservés et le pays deviendra un passage migratoire privilégié entre l'Europe et l'Afrique, en harmonisant le développement socio-économique avec la préservation de la nature.
Selon Zouhair Amhaouch, responsable du Département des parcs nationaux et des aires protégées à l’ANEF, le Maroc joue un rôle important dans la préservation des espèces en danger et la protection des rapaces. Ces derniers sont essentiels pour maintenir l'équilibre écologique et représentent un patrimoine commun entre les pays méditerranéens.
Ce projet fait partie d'une initiative plus vaste menée par le Centre de coopération pour la Méditerranée de l'UICN (UICN Med), qui soutient différents pays de la région dans l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies et de plans d'action pour la préservation de la diversité biologique.
L'engagement de soutenir les pays méditerranéens dans la conservation de la biodiversité et la réalisation des objectifs mondiaux du Cadre de Kunming-Montréal est souligné par le directeur de l'UICN Med, Maher Mahjoub.
L'inauguration de cette première Foire ornithologique, qui marque le début de cette stratégie, a également une signification symbolique spéciale car elle tombe le même jour que la Journée internationale des vautours 2025, une occasion mondiale pour sensibiliser à l'importance de ces grands charognards pour la santé des écosystèmes.
Le Maroc devient le premier pays de la région à mettre en place un plan stratégique sur une décennie pour la protection des rapaces, ce qui constitue une avancée majeure pour la préservation de sa biodiversité et la collaboration régionale dans ce domaine.
Cette approche, mise en place par l'ANEF en collaboration avec l'UICN Med et le Groupe de spécialistes de la planification de la conservation de l'UICN, a été développée grâce à la contribution de plusieurs spécialistes et organismes, avec le soutien de la Fondation MAVA et de l'Agence française de développement, par le biais d'Expertise France.
Il convient de souligner que le Maroc occupe une position importante sur la route migratoire principale entre l'Europe et l'Afrique, ce qui en fait un acteur essentiel pour plus de 300 000 rapaces annuellement. Cependant, ces espèces font face à de nombreux dangers tels que l'électrocution sur les lignes électriques, les collisions avec les éoliennes, la destruction des habitats, le risque d'empoisonnement et le braconnage.
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