Dans la région de Tanger, une stratégie nationale a été mise en place pour protéger les rapaces. Cette initiative vise à réduire les dangers causés par les infrastructures énergétiques, à renforcer la préservation de leurs habitats naturels et à garantir une meilleure disponibilité de nourriture pour ces oiseaux.
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L'UICN et l'ANEF ont récemment présenté à Tanger la première Stratégie nationale pour la protection des oiseaux de proie 2024-2034, une initiative unique dans la région.
La stratégie de conservation des rapaces, lancée dans le cadre de la Foire ornithologique de Jbel Moussa, vise à protéger douze espèces de rapaces, qu'ils soient migrateurs ou résidents, notamment le gypaète barbu, le vautour percnoptère, l’aigle de Bonelli, l’aigle royal et le vautour fauve. Cette initiative est un pas important pour la préservation de ces espèces emblématiques, notamment le vautour fauve qui est revenu récemment au Maroc après une absence de quarante ans en tant que nidificateur.
Élaborée en collaboration avec plusieurs départements, institutions scientifiques, ONG et acteurs locaux, cette Stratégie a pour objectif de renverser la tendance à la baisse des populations des espèces visées.
Grâce à son plan d'action, elle vise à réduire et à prévenir les risques de décès chez les rapaces dus aux infrastructures énergétiques, à protéger davantage leurs habitats naturels et à améliorer la disponibilité de leur nourriture. De plus, elle veut renforcer les recherches et le suivi et souligne l'importance d'un réseau de centres de soins pour réhabiliter et réintroduire dans la nature les rapaces affaiblis.
En plus des objectifs numériques établis, la Stratégie affiche un objectif ambitieux : celui d'améliorer l'état de conservation des rapaces qui nichent au Maroc d'ici 2034, et de faire du pays un corridor propice à la migration entre l'Europe et l'Afrique. Ceci devrait se faire en conciliant le développement socioéconomique avec le respect de l'environnement naturel.
Zouhair Amhaouch, responsable des parcs nationaux et des zones protégées à l'ANEF, a souligné que le Maroc joue un rôle majeur dans la préservation des espèces en voie de disparition et dans la protection des oiseaux de proie, qui sont importants pour l'équilibre écologique et font partie du patrimoine commun des pays bordant la Méditerranée.
Ce projet fait partie d'une approche globale menée par le Centre de coopération pour la Méditerranée de l'UICN (UICN Med), qui soutient plusieurs pays de la région dans l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies et de plans d'action pour la préservation de la biodiversité.
"Ce projet montre notre engagement à soutenir les pays méditerranéens dans leur lutte contre la diminution de la biodiversité et pour atteindre les objectifs mondiaux du Cadre de Kunming-Montréal", a déclaré le directeur de l'UICN Med, Maher Mahjoub.
La première Foire ornithologique, qui marque le début de cette stratégie, a une signification symbolique importante car elle se déroule lors de la Journée internationale des vautours 2025. Cet événement mondial vise à sensibiliser à l'importance de ces grands charognards pour la santé des écosystèmes.
Le Maroc est maintenant le premier pays de sa région à avoir un plan stratégique de dix ans pour la protection des rapaces. Cette mesure importante renforce la préservation de sa biodiversité et la coopération régionale dans ce domaine.
Le plan d'action, lancé par l'Association Nationale des Espaces-Faune de méditerranée et coordonné avec l'UICN Méditerranée et le Groupe de spécialistes de la planification de la conservation de l'UICN, a été développé en collaboration avec de nombreux spécialistes et organisations, soutenu par la Fondation MAVA et l'Agence française de développement, notamment via Expertise France.
Il est important de souligner que le Maroc, étant situé sur une route migratoire importante entre l'Europe et l'Afrique, est essentiel pour plus de 300 000 rapaces chaque année. Cependant, ces espèces font face à diverses menaces telles que l'électrocution sur les lignes électriques, la collision avec les éoliennes, la dégradation de leur habitat, le risque d'empoisonnement et le braconnage.
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