L’Boulevard: 25 ans de musiques urbaines et alternatives au Maroc

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Vidéo. L'Boulevard : Un festival de musique urbaine et alternative qui dure depuis un quart de siècle

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Vidéo. L'Boulevard : Un festival de musique urbaine et alternative qui dure depuis un quart de siècle

Après vingt-cinq ans, L'Boulevard (du 18 au 21 septembre) est toujours un événement incontournable pour la musique urbaine et alternative au Maroc. Merhari Mohamed et Hicham Bahou reviennent sur le parcours d'un festival qui est né de manière spontanée, porté par la passion d'une génération et devenu un lieu d'expression pour des talents et des cultures marginalisées.

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Casablanca, une grande ville en constante effervescence, un melting-pot de cultures et d'ambitions où l'art évolue et se renouvelle. Cependant, jusqu'à la fin des années 90, la ville souffrait d'une lacune : l'absence de scène et de festival pour exprimer toute son énergie brute et son côté underground. Momo (Merhari Mohamed) et Hicham Bahou ont décidé de remédier à cette situation en rendant hommage à cette ville en pleine ébullition.

Cependant, ce n'est pas de manière ostentatoire. Il n'y a pas de grandes cérémonies ni de discours grandiloquents. La priorité est donnée à la musique, une musique urbaine et contemporaine, un mélange de hip-hop, rock, metal, fusion et électro. C'est une musique audacieuse, exploratrice, perturbatrice. Sans prétention, juste pour le plaisir de jouer, de partager, de donner vie à quelque chose d'authentique. C'est ainsi que L'Boulevard est né en 1999, avec la conviction qu'une ville peut être un tremplin lorsqu'elle ose.

Au début, le festival s'appelait le « Tremplin des jeunes musiciens ». Ensuite, ils ont décidé de le renommer « L'Boulevard des jeunes musiciens de Casablanca », car cela donnait un côté plus urbain. Finalement, ils ont choisi de garder simplement « L'Boulevard », pour aller à l'essentiel sans chercher à compliquer les choses. C'est ce qu'explique Momo.

Aucune publicité excessive, seulement des artistes choisis pour leurs compétences. De nombreux groupes, motivés à se faire une place sur la scène musicale, ont été découverts ici avant de réussir. Des artistes comme Hoba Hoba Spirit, Darga, Barry, Bigg et Lmoutchou ont écrit leur propre chapitre dans l'histoire musicale du Maroc.

Plateforme de lancement : Prêt à plonger

Le mardi 2 septembre, au Backstage de Casablanca, Momo et Hicham, semblant un peu fatigués mais clairement heureux, profitaient du spectacle de leur projet en pleine croissance. Se remémorant les événements passés et recevant des félicitations pour la programmation de 2025, ils rayonnaient comme deux chefs d'orchestre fiers de leur réussite.

Cette année, L'Boulevard est plus déterminé que jamais. Du 18 au 20 septembre, le RUC sera le théâtre d'un affrontement musical intense : trois jours pour mettre au défi la jeunesse, trois jours pour souligner l'importance du live, une véritable expérience de partage.

Depuis 1999, le Tremplin est un élément central de L'Boulevard, une compétition qui offre aux jeunes groupes et artistes émergents une opportunité concrète de monter sur scène. Cette année, 340 candidatures ont été reçues de toutes les régions du Maroc, avec une majorité de projets rap/hip-hop (309), suivis de 21 projets fusion et 10 groupes rock/metal. Après des débats, des écoutes collectives et des délibérations, le jury a sélectionné 15 projets : 7 rappeurs, 4 projets fusion et 4 groupes rock/metal.

La scène de L’Boulevard 2025 met en avant le rap et le hip-hop le 18 septembre, mettant en avant une authenticité venant de la rue. Al 7assan, originaire d'Agadir, crée un lien entre le rap américain et la musique amazighe du Souss, combinant une énergie brute et une production autonome. De son côté, Vlien, de Salé, exprime son introspection et sa colère en rappelant que le flow brut est aussi une caractéristique du rap indépendant marocain. Mais il n'est pas le seul à attirer l'attention : Aessa d'Oujda, inspiré par NF, Eminem et ElGrandeToto, propose un rap instinctif et authentique, tandis que Amine 0m, de Fès, utilise l'humour et des anecdotes du quotidien pour véhiculer des messages sociaux. En complément, Toxico, âgé de 19 ans et déjà remarqué au Rap Jam Show, a déjà expérimenté les scènes de Montréal et d'Agadir, tandis qu'Elboo, également d'Oujda, fusionne trap, drill et afro beats pour raconter son environnement. Enfin, Double I, de Meknès, se produit pour la première fois en live, puisant son inspiration des influences de Kendrick Lamar et Pop Smoke. Ainsi, le rap marocain se décline en trois dimensions : introspection, énergie brute et partage d'expériences vibrantes.

Le jour suivant, le 19 septembre, L’Boulevard prend un nouveau rythme et se plonge dans les mélanges de genres musicaux, où les styles se rencontrent et se fusionnent. Koungou, originaire de Tanger, propose une variété de sons incluant le bikutsi, le coupé-décalé, le raï et le salegy, interprétés par des musiciens africains polyvalents. Dans un esprit similaire de fusion, Yassine Tairelile, d’Agadir, combine la musique gnawi et les traditions amazighes avec des influences de blues, malhoun et théâtrales, créant ainsi un lien entre le passé et la modernité. Plus au nord, Badil, de Mohammedia, emmène le public dans un désert psych rock inspiré du Sahara, de Tinariwen et du psychédélisme, tandis qu’Imadriwen, de Ouarzazate, explore les gammes amazighes et gnawa, mêlant blues et percussions syncopées pour offrir un voyage à la fois personnel et universel. Cette journée met en lumière la capacité de L’Boulevard à favoriser les échanges entre cultures locales et inspirations internationales.

Le 20 septembre, le festival prend une tournure très énergique avec des performances de rock et de metal, une clôture qui marque les esprits. Manic Attack de Témara joue un thrash metal rapide et agressif, clairement influencé par Slayer et Megadeth, tandis que The Sexophones de Casablanca/Ifrane mélange rock alternatif et metal, héritiers de Nirvana mais avec une énergie similaire à Slipknot. Dans un style plus introspectif, Band 17 de Rabat propose un indie rock emo brut et authentique, tandis que New Hate de Casablanca combine metal alternatif, grunge et nu metal en darija, montrant que la scène locale sait aussi bien exprimer sa fureur que raconter des histoires de tous les jours.

Les deux participants les plus talentueux de chaque catégorie auront l'opportunité de suivre une formation technique et artistique d'une semaine, et enregistreront une chanson au Studio Hiba. Les récompenses pour les gagnants seront de 10 000 dirhams pour le premier prix et de 5 000 dirhams pour le deuxième prix. En plus de la compétition, le Tremplin permet de découvrir les nouvelles tendances musicales émergentes.

Les principaux artistes : Une exploration à travers les différentes musiques.

Le festival ne se limite pas au Tremplin. Il propose une programmation variée qui inclut des artistes confirmés ainsi que des découvertes venues d'horizons divers. La programmation world permet de découvrir de nouveaux sons qui transportent l'auditeur. Katatonia, groupe suédois, débute le festival avec un metal progressif mélancolique, une carrière de trente ans et des paroles sombres qui touchent l'âme autant que les riffs. Dans un style complètement différent, le groupe français Gorod propose un tech-death précis, mêlant groove et jazz, confirmant ainsi leur statut de légende du metal extrême.

Bombino, originaire du Niger et du désert africain, apporte son style de rock & blues désertique, mêlant la musique tuareg et des éléments de transe électrique, offrant ainsi une expérience ardente aux spectateurs en quête de chaleur et d'évasion. Bohemian Betyars, venant de Hongrie, propose un mélange euphorique de gypsy folk-punk, associant une énergie brute et une liberté débordante. De son côté, le Maroc renoue avec ses origines à travers Saad Tiouly et son gnawa psychédélique, offrant des performances enivrantes de guembris et de percussions hypnotiques. Enfin, Zar Electrik, fusionnant les influences afro-électro, guembri et kora, propose des transes hors du temps entre le Maroc et la France.

L'ancrage de la culture berbère est présent dans Tasuta N-Imal, un folk-rock authentique et puissant, tandis que les compositions orientales d'Isam Elias, originaire de Palestine, fusionnent avec l'électro afro-orientale en utilisant le piano et les synthétiseurs pour créer des ambiances dansantes captivantes. On assiste également à l'émergence de performances audiovisuelles captivantes, telles que celles d'Azmz – Ahwach Bnat Louz & Raskas, qui hypnotisent le public avec leur électro-amazigh, combinant sons et images de manière hypnotique. Pour clore ce voyage musical, Soukaina Fahsi offre une folk contemporaine où la poésie et les racines se mêlent, soulignant ainsi que L'Boulevard est un lieu d'expression artistique intense et chargé en émotions. En conclusion, quel voyage fascinant !

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