L’Boulevard: 25 ans de musique urbaine et alternative au Maroc – Une scène incontournable de talents et de cultures marginalisées

Le magazine La Vie économique présente une vidéo sur le festival L'Boulevard, qui célèbre ses vingt-cinq ans de musiques urbaines et alternatives au Maroc. Créé sans préméditation, ce festival est devenu une plateforme incontournable où se révèlent talents et cultures marginales, porté par l'énergie d'une génération passionnée. Mohamed Merhari et Hicham Bahou reviennent sur cette aventure musicale et artistique qui a su se faire une place dans le paysage culturel marocain.

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Casablanca est une grande ville animée qui regorge de diverses cultures et de grandes ambitions. C'est un lieu où l'art est en constante évolution et où de nouvelles formes artistiques se créent. Cependant, jusqu'à la fin des années 90, la ville souffrait d'un manque flagrant : l'absence d'une scène culturelle propre et d'un festival capable de refléter son énergie underground. Momo (Merhari Mohamed) et Hicham Bahou ont décidé de remédier à cette situation en donnant à la ville l'attention qu'elle mérite pour sa vivacité.

Cependant, pas de façon classique. Pas de célébrations grandioses ou de discours grandiloquents. C'est à travers la musique, urbaine et contemporaine, que tout commence. Un mélange de hip-hop, de rock, de metal, de fusion et d'électro pour créer un son audacieux, explorateur et perturbateur. Sans prétention, juste le plaisir de jouer ensemble, de partager et de donner vie à quelque chose d'authentique. C'est ainsi que L'Boulevard est né en 1999, avec la conviction qu'une ville peut être une rampe de lancement lorsque elle ose.

Au début, l'événement s'appelait le "Tremplin des jeunes musiciens". Ensuite, ils ont décidé de le renommer "L'Boulevard des jeunes musiciens de Casablanca" pour donner un côté plus urbain. Enfin, ils ont simplifié en le nommant simplement "L'Boulevard" sans chercher à compliquer les choses.

Il n'y a pas de grande publicité, seulement des artistes choisis pour leur talent. Beaucoup de groupes qui cherchent à se faire une place sur la scène musicale ont été découverts là-bas avant de faire leur chemin. Des groupes comme Hoba Hoba Spirit, Darga, Barry, Bigg et Lmoutchou ont tous contribué à l'histoire musicale du Maroc à leur façon.

Plongeon : Se jeter à l'eau

Le mardi 2 septembre, au Backstage de Casablanca, Momo et Hicham semblaient un peu fatigués mais surtout heureux en observant avec satisfaction la croissance de leur projet. Entre les discussions sur les événements précédents et les compliments pour la programmation future de 2025, ils rayonnaient comme des maestros fiers de la réussite de leur collaboration.

Cette année, L'Boulevard met les bouchées doubles. Du 18 au 20 septembre, le RUC sera le lieu d'un événement musical intense : trois journées pour célébrer la jeunesse, trois journées pour souligner l'importance du live et des rencontres musicales.

Depuis 1999, le Tremplin est l'événement principal de L’Boulevard, une compétition conçue pour offrir une opportunité concrète à de jeunes groupes et artistes émergents de se produire sur scène. Cette année, 340 candidatures ont été reçues de toutes les régions du Maroc, avec une majorité de rap/hip-hop (309), 21 projets fusion et 10 groupes rock/metal. Après des discussions, des écoutes collectives et des délibérations, le jury a sélectionné 15 projets en tout : 7 rappeurs, 4 projets fusion et 4 groupes rock/metal.

Le festival L’Boulevard 2025 ouvrira ses portes le 18 septembre avec une programmation axée sur le rap et le hip-hop, des genres musicaux qui reflètent l'authenticité et la culture de la rue. Al 7assan, originaire d'Agadir, fusionne le rap américain avec la musique amazighe du Souss, en combinant une énergie brute avec une production autonome. De son côté, Vlien, de Salé, exprime son introspection et sa colère contenue, mettant en avant le côté brut du rap indépendant marocain. Mais d'autres artistes captent également l'attention : Aessa d'Oujda, influencé par NF, Eminem et ElGrandeToto, délivre un rap instinctif et ancré dans la réalité, tandis qu'Amine 0m, de Fès, opte pour l'humour et le quotidien pour transmettre ses messages sociaux. Pour compléter ce panorama, Toxico, révélé par le Rap Jam Show et ayant déjà joué à Montréal et Agadir, ainsi qu'Elboo, également originaire d'Oujda, mélangent différents styles musicaux pour raconter leur ville et leur quartier. Enfin, Double I, de Meknès, s'inspire de Kendrick Lamar et Pop Smoke pour sa première performance live. Ainsi, le rap marocain se présente sous trois aspects : introspection, énergie brute et partage d'une expérience de vie captivante.

Le jour suivant, le 19 septembre, le festival L'Boulevard se transforme et explore les différentes sonorités de la fusion, où les styles musicaux se mélangent et se rencontrent. Koungou, un groupe de Tanger, propose une variété de styles musicaux tels que le bikutsi, le coupé-décalé, le raï et le salegy, interprétés par des musiciens africains polyvalents. Dans le même esprit d'éclectisme, Yassine Tairelile d'Agadir mêle la musique gnawi et les traditions amazighes aux influences du blues, du malhoun et du théâtre, créant ainsi un lien entre le passé et le présent. Plus au nord, Badil de Mohammedia transporte le public dans un univers psych rock désertique inspiré du Sahara, de Tinariwen et du psychédélisme, tandis qu'Imadriwen d'Ouarzazate explore les gammes amazighes et gnawa en mêlant blues et percussions syncopées pour offrir un voyage à la fois personnel et universel. Cette journée illustre parfaitement la capacité du festival L'Boulevard à créer un dialogue entre les cultures locales et les inspirations globales.

Le 20 septembre marque le début du festival avec des performances rock et metal qui ne laissent personne indifférent. Manic Attack de Témara propose un thrash metal rapide et intense inspiré de groupes comme Slayer et Megadeth. The Sexophones de Casablanca et Ifrane mélangent rock alternatif et metal, rappelant Nirvana et Slipknot. Band 17 de Rabat offre un indie rock emo brut et émotionnel, tandis que New Hate de Casablanca combine metal alternatif, grunge et nu metal avec des paroles en darija, montrant la diversité de la scène musicale locale.

Les deux participants les plus talentueux de chaque catégorie auront l'opportunité de participer à une semaine de formation technique et artistique, suivie par l'enregistrement d'une chanson au Studio Hiba. Les gagnants recevront une récompense de 10 000 dirhams pour le premier prix et 5 000 dirhams pour le deuxième prix. Le Tremplin, au-delà d'être une compétition, sert également de vitrine pour les nouvelles tendances musicales qui émergent.

Les principaux artistes : Une exploration à travers les différentes musiques

Le festival propose plus que le Tremplin. Il présente une variété de trajectoires et de styles musicaux, notamment la musique du monde qui permet d'explorer de nouvelles sensations auditives. Katatonia, un groupe suédois, ouvre le bal avec leur metal progressif mélancolique, après avoir parcouru trois décennies de carrière et créé une poésie sombre qui marque profondément l'âme et l'esprit. Dans un tout autre style, Gorod, originaire de France, propose un death metal technique et précis, où rythme et jazz se mêlent pour rappeler pourquoi ils sont devenus une légende du metal extrême.

Originaire du Niger, Bombino ramène son mélange de rock et de blues du désert africain, avec des influences tuareg et une touche de transe électrique, apportant ainsi une chaleur enflammée à un public avide d'évasion. Bohemian Betyars, venu de Hongrie, propose un mélange euphorique de folk punk tzigane, avec une énergie brute et une liberté débordante. De son côté, Saad Tiouly du Maroc revisite ses racines avec un gnawa psychédélique, des guembris en transe et des percussions hypnotiques. Zar Electrik, fusionnant cultures marocaine et française, propose une musique afro-électro mêlant guembri et kora, pour des moments de transe hors du temps.

L'influence de la culture amazighe est présente dans la musique folk-rock puissante et authentique de Tasuta N-Imal, tandis qu'Isam Elias, originaire de Palestine, mélange des mélodies orientales avec des sonorités electro afro-orientales, créant des atmosphères dansantes et captivantes grâce à l'utilisation du piano et des synthétiseurs. La performance audiovisuelle prend également une place importante, avec Azmz – Ahwach Bnat Louz & Raskas qui hypnotisent le public avec leur musique électro-amazighe, accompagnée d'images qui captivent à la fois les yeux et les oreilles. Enfin, Soukaina Fahsi termine ce voyage musical avec un style folk contemporain où la poésie et les racines se rejoignent, rappelant que L'Boulevard est à la fois un lieu de divertissement et un conservatoire d'émotions. Bravo !

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